mercredi 8 décembre 2021

INCONSCIENCE

 Une photo de ma randonnée pédestre.



Ici il y avait un massif d'aubépine qui offrait à des dizaines de plantes et d'insectes un refuge qu'ils croyaient sûr car situé dans un lit de rivière, ne dérangeant ni l'homme ni la bête...
Mais l'homme, ce prédateur cruel, insensible et irresponsable est passé par là...
Juste par plaisir de voir crépiter le feu, il a tiré son briquet...
Il n'avait aucun autre intérêt à brûler ce bosquet.
Résultat: des centaines et peut être des milliers de vies calcinées...
Tous ces points blancs sont des coquilles d'escargots pris au piège et n'ayant aucune possibilité de fuite... c'est la partie encore visible du crime... des araignées, les hannetons, les scolopendres, les grillons, il ne reste rien...
Qui apprendra à l'homme à respecter la vie ?
Qui lui dira que le feu se manie avec la plus extrême des précautions ?
Qui lui dira qu'on ne doit jamais brûler pour brûler ?...
L'école ?... Elle lui apprend tout juste la sournoiserie du calcul...
La famille ?... elle lui apprend seulement l'égoïsme tribal...
La mosquée ? elle a totalement dissocié l'ici bas de l'au delà et inculque la manière de sauver l'âme, pas de préserver la vie arrivant à faire admettre à l'homme que son salut passe par la destruction et le meurtre...
Tout ça pour une centaine d'escargots seraient tentés de me dire certains, quand la prédation se fait à coups de milliards de dollars pour la Chakib connection !...
Ouana n'goul hadhik hadja ou hadhi hadja... et comme on doit s'insurger devant l'infâme boulimie de ces gens de la haute, on doit aussi se désoler pour l'infamie faite à ces petites bêtes qu'on immole par le feu sur l'autel de l'inconscience...
9/12/2014

samedi 4 décembre 2021

FIN D'AUTOMNE

 Ce sera bientôt l'hiver... L'automne fait de la résistance et s'accroche comme il peut... Mais ce n'est pas pour nous déplaire car le jaune et le roux peuvent se marier au gris pour donner des splendeurs...



Et puis, cette nature qui se débarrasse de son manteau flétri pour se livrer toute nue aux morsures de l'hiver n'omettra pas de se draper au printemps venu de ses plus belles parures pour le plus grand bonheur de ceux qui n'ont pas les yeux dans leurs poches, fixés sur leurs tableaux de comptes de résultats ou rivés sur leurs carrières...
4/12/2016

samedi 30 octobre 2021

SORTIE EN FORET

 Petite sortie en soirée sur la colline boisée d'El Khaloua.

C'est dans cette petite forêt que j'ai appris le gros des leçons sur la faune et la flore de notre région.



Il fut un temps ou c'était un véritable paradis.

On pouvait y trouver des champignons de grande berce qui atteignent un diamètre de plus de 40 cm (pas d'allusion avec la sardine du port de Marseille SVP !) et on trouvait sans trop chercher des nids de mésanges dans les houx au pied des oliviers tout en faisant provision de poireaux des vignes et d'asperges et même d'origan...

Et puis, il y'avait là haut, le mystère que toute forêt doit posséder...

entre des grands rochers tapissés de lichens, une grotte... On l'appelait "ghar edhorbane" (l'antre du porc-épic)...

il ne fallait pas trop s'en approcher pour éviter ses flèches acérées dont on trouvait parfois un spécimen ou deux...

Sur ma photo, j'explique à Nanis et Assou l'usage qu'on fait de la nettayna, khella pour certains, ammi-visnaga en français et dont toutes les maisons possédaient un bouquet d'ombelles à usage de cure-dents avant que nos importateurs n'aillent nous importer des bâtonnets de Chine lointaine...

31/10/2015

mardi 12 octobre 2021

AMEYAS ET LES ANES

 Amyas est comme Papy... Il est passionné par les ânes...

A toutes nos sorties, il faut impérativement marquer l'arrêt à la vue des oreilles de tout Martin et le laisser contempler la bête en silence pendant un long moment et on ne peut l'arracher à cette contemplation qu'avec la promesse de lui faire voir d'autres ânes sur notre chemin...
Et quand nous rentrons, il nous raconte avec force mimiques et dans le succulent langage des enfants des histoires d'ânes qui devraient être passionnantes si on pouvait les comprendre...
Cette photo et ce texte datent d'une année... Amyas aime toujours les ânes et c'est pour ça qu'il préfère venir chez moi au lieu de rester avec sa soeur, son frère et ses parents à Alger... (j'espère que vous n'irez pas interpréter cette phrase comme elle peut le suggérer)...
Amyas a un an de plus et durant une année un enfant apprend beaucoup de choses... il est aujourd'hui apte à formuler des phrases très intelligibles et chaque soir quand rougit l'horizon, j'entends la même supplique: "eddini n'chouf l'âne !"...
Je ne peux toujours résister à cette innocente requête et j'embarque Amyas pour un tour à travers les chemins vicinaux et quand surgissent deux oreilles et une tête placide avec de grands yeux tranquilles, j'éprouve tout le bonheur du monde en voyant Amyas regarder la bête avec cet émerveillement qu'on ne peut lire que dans les yeux des enfants...
12/10/2017


vendredi 8 octobre 2021

LES FOURMIS AILEES

  Il est déjà 7h20, sans en avoir l'air...



C'est l'automne. Les fourmis ailées ont été libérées après la pluie d'hier et ce sont les moineaux qui festoient.
Pour moi, fils de paysan, élevé au contact de la terre, la sortie du "berrik" des "m'dinette" a toujours représenté une sorte de fête et hier quand j'ai vu la terre parsemée d'ailes luisantes, j'ai eu un sacré coup de nostalgie.
Elles sont de deux sortes, les fourmis ailées: les grosses noires luisantes qu'on appelle "berrik" et les petites appelées "chalwaw" ou "chla3waw"...
Elles sont libérées des fourmilières pour ne pas dire chassées dans une grande effervescence et je présume que dans le petit monde des fourmis, le cérémonial doit être très coloré.
Elles sortent toujours après la pluie et on devine pourquoi... c'est pour pouvoir trouver la terre meuble afin de pouvoir y enfoncer leur gros derrière portant leurs oeufs pour les y déposer 3ala barakati Allah... après s'être arrachés les ailes d'un coup de pattes afin de ne pas gêner la ponte...
Ayant accompli le devoir de perpétuation de l'espèce, la fourmi continue à errer en solitaire jusqu'à ce que mort s'ensuive...
Nous n'hésitions pas à faire provision de ces fourmis pour en user comme appâts dans nos pièges à ressorts.
Pour pouvoir en disposer le plus longtemps possible, nous les enfermions dans un étui appelé "djqaq" que nous fabriquions en férule (grande berce) que nous appelons "kalkha" ou tout simplement en roseau ou, pour les oiseleurs attitrés, en corne de mouton fermée avec un bouchon de liège ou de férule... on y mettait un peu de terre et le réservoir d'appâts pouvait nous tenir une dizaine de jours...
Nous les utilisions comme appâts pour attraper les moineaux (ezzawech) mais aussi les grives (el mergou) et les étourneaux (ezzarzour) ainsi que pour les rouge-gorges (el 3azzi), les rouge-queues (h'meyma) mais aussi et surtout pour le motteux (ennou3aidj) et le bruant des prés (edhorraiss)...
Voilà, vous savez tout des fourmis ailées... je ne sais pas à quoi cela pourrait vous avancer mais je trouve que c'est plus sain que de suivre les tribulations des Haddad et Rebrab...
9/10/2015

vendredi 20 août 2021

TOMATES ET COLOQUINTES

 

Lors d'un séjour à El Kala il y'a une dizaine d'années, j'ai découvert dans ses maquis une plante ressemblant étrangement à la tomate (en plus petit calibre): mêmes graines, même morphologie de la feuille et du fruit... Cette plante croît dans des endroits très peu hospitaliers et donne des fruits en abondance...
Je ne suis pas connaisseur en végétaux mais je me suis dit que si on réussissait à greffer la tomate à cette plante on pourrait certainement développer une tomate qui pourrait vivre sans irrigation et sans humus...
L'idée m'a tellement plu que j'avais ramené avec moi des fruits secs pleins de graines en me disant qu'au printemps prochain je tenterai cette expérience... Hélas... entre Août et Avril il s'écoule 7 mois et même si Fevrier ne possède que 28 jours, c'est quand même une période trop longue pour un monsieur aussi désordonné que moi, pour conserver cette chose, aussi précieuse fût-elle...
En me promenant il y'a quelques jours aux abords de Sidi Ali de Mosta où je prenais une semaine de repos, j'ai vu sur une plaque allant vers le bourg de Sidi Afif (un endroit où je n'ai aperçu aucun doberman comme pourrait le suggérer ce nom), j'ai vu donc une plaque indiquant en lettres à peine lisibles une grotte: "la maghara de Sidi Youcef"... j'ai rebroussé chemin pour faire les 4.1 km qui devaient me mener vers cette grotte... J'ai eu beau chercher, je n'ai pas trouvé trace de cette grotte et personne pour m'en indiquer l'emplacement... je m'en suis revenu donc, un peu dépité...
Et en cours de route, j'ai vu sur le bas côté non entretenu, une plante haute comme une tomate et portant des fruits aussi ronds que des tomates... J'ai freiné sans clignoter, me faisant insulter sèchement par un sétifien qui me suivait sans respecter la distance de sécurité, comme tous les sétifiens... et je suis descendu et me suis engagé sur le bas-côté pour voir de quoi il en retournait, espérant trouver un spécimen de ma fameuse tomate du maquis d'El Kala...
Quelle ne fut ma surprise en découvrant une plante épineuse aux fruits en boules de la grosseur d'un cochonnet de pétanque et ressemblant parfaitement non pas à des tomates mais à la coloquinte, cette cucurbitacée qui a l'air d'une petite pastèque et qui pousse à ras de terre exactement comme pousse la pastèque, en développant des feuilles identiques sauf qu'elles sont moins grandes... Je me souviens avoir découvert, il y'a longtemps, un plant de coloquinte à la sortie nord de Bou Saada sur le lit d'une petite ravine que surmontait une grosse dune...
Je vous donne à voir cette plante et son fruit... S'il y'a parmi vous des messieurs-dames qui la connaissent, qu'ils nous en parlent... ana j'en ai tout dit mais c'est comme si ma goult walou...
20/8/2016


mercredi 14 avril 2021

BELOUAZ - ASPHODELE

 Connaissez-vous cette fleur ?... J'en doute !... et pourtant, c'est une des fleurs les plus communes de nos paysages... elle est littéralement agressive sur toutes les routes et tous les chemins de campagne...

Et si je vous disais son nom ?
Cette belle fleur est une fleur d'asphodèle...
Nombre d'entre vous connaissent les "Asphodèles" comme un quartier d'Alger... certains savent quand même que c'est un nom de fleur mais ils doivent penser que, puisqu'un quartier d'Alger porte son nom, c'est que cette fleur doit être une sorte d'edelweiss...
Que non !...



L'asphodèle, malgré sa beauté, n'a aucune noblesse... c'est une roturière qui traîne sur les talus des routes sa hampe fleurie et je suis certain qu'aucun d'entre vous n'a pris la peine de la saluer de près pour découvrir sa splendeur...
Je vous conseille de le faire... On l'appelle chez nous "El Belouez"... boudée par les bêtes, elle reste là, sur le bord des routes à regarder passer les gens, espérant vainement qu'on daignât s'intéresser à sa beauté jusqu'à ce qu'elle perde ses atours et se décharne et qu'il n'en subsiste que sa hampe sèche qui résistera stoïquement aux canicules estivales, aux vents d'automne et aux froids hivernaux...
C'est vrai que l'asphodèle sonne plus exotiquement qu'El Belouaz... je n'irais pas jusqu'à faire signer une pétition pour que l'autorité communale traduise le nom du quartier d'Alger sur les plaques et sur l'annuaire comme cela s'est fait gauchement pour Le Figuier qui côtoie sur le même panneau "El Karma", au nom de notre tenace volonté de retour à nos (fausses) sources, mais je vous conseille encore une fois de regarder de près cette plante... Cela vous permettra de trouver vos chemins vicinaux plus sympathiques quand vous l'y rencontrerez...
15/4/2016